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2 décembre 2014 2 02 /12 /décembre /2014 14:39
Elections 2017 : la recette d’une présidentielle

Article publié sur Agoravox : http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/elections-2017-pourquoi-ni-sarkozy-160247

 

Les dernières élections régionales ont montré l’existence d’un front républicain majoritaire qui, on peut le supposer, a voulu rappeler les valeurs françaises de liberté, égalité et fraternité. Dans le même temps, et ce sont quelques-uns des paradoxes des électeurs français, les votes au premier et au deuxième tours se sont reportés vers d’une part des candidats qui prônent ou appliquent une politique sécuritaire favorisant « l’état d’urgence » et même une situation perpétuelle de crise et de guerre (Jean-Yves Le Drian dans la région Bretagne, Christian Estrosi en PACA, Laurent Wauquiez dans la région Auvergne-Rhône-Alpes), d’autre part vers des amateurs dans la gouvernance des régions (les candidats du FN).

C’est poser directement la question que nul - média ou homme politique - n’ose poser de peur d’offenser l’électorat : qu’attend et qu’espère le peuple français dans sa majorité ? ces Français qui majoritairement plébiscitent la guerre (un sondage de l'Ifop et du JDD révélait que 56% des Français se déclarent en faveur d'une intervention militaire terrestre en Syrie, Atlantico, 14 septembre), et en même temps vont déposer des fleurs sur des autels improvisés (le Bataclan, La République) en priant pour l’union… disent-ils. 

 

Les 30% accordés au FN lors du premier tour confirme cette surenchère populaire au nationalisme et au protectionnisme ; elle-même attisée et légitimée par le tournant sécuritaire décidé par le gouvernement à la suite des attentats du 13 novembre. Dans ces conditions, que signifie le triptyque républicain « liberté, égalité, fraternité » quand, sur le plan social, la fraternité éclate au profit d’un ostracisme que d’aucuns n’hésitent pas à qualifier de « haine contre les musulmans », lequel donnerait lieu à la « guerre civile » si le FN était au pouvoir (E. Valls) ? Que signifient l’égalité et la liberté sur le plan social et légal quand « l’état d’urgence » (loi n° 55-385 du 3 avril 1955 relative à l'état d'urgenceconsolidée au 18 décembre 2015) mène des perquisitions ciblées chez des écolos-zadistes et des musulmans non fichés, tout en laissant des imams prêcher le jihad (« Complément d’enquêtes » du 10 décembre 2015) ? Enfin, comment interpréter un vote qui donne un blanc-seing à des candidats cumulards, sans programme, sans connaissances du terrain, sans expérience de la gouvernance politique (notamment les 4 candidats FN et Yves Le Drian) ?

La confusion populaire, ses contradictions, expliquées probablement par l’absence de résultats du gouvernement actuel et par le manque de ligne claire de l’ensemble des partis politiques y compris des barons, a finalement bouté la raison, la mesure et le long terme, au profit d’unesurenchère émotionnelle, très largement alimentée par le discours urgentiste et dramatisant. Il est remarquable d’ailleurs que l’incipit de tout discours médiatico-politique qui commençait il y a peu de temps par « il faut que » ait été remplacé par « il est urgent que ». On ne compte plus les urgences : urgence contre Daech à qui la France a fait la guerre bien avant les attentats et sans lui déclarer la guerre, urgence climato-écologique (COP21), urgence pour l’emploi, et bien sûr l’« état d’urgence », ce véritable camouflet militaire qui permet tous les abus (« Complément d’enquêtes » du 10 décembre 2015). Cet état d’urgence a, pour le gouvernement actuel, au moins quatre mérites : il suspend le débat, donne au président une posture de sauveur (et comment ne pas plébisciter le sauveur), il donne un simulacre d’action, enfin il permettra opportunément à F. Hollande d’expliquer le manque de résultats à la fin de son quinquennat.

 

Pourtant la France, c’est-a-dire les électeurs, les citoyens et les politiques - qui ne sont pas à un paradoxe près -, attend un projet pour la nation quand bien même le projet n’est pas l’élément déterminant d’une élection qu’elle soit locale ou nationale. Par ailleurs, pour bâtir un projet commun, il conviendrait d’abord de s’accorder sur les bases de ce projet, autrement dit ses valeurs aujourd’hui émiettées et même piétinées au point que la France républicaine a été supplantée par l’Etat de droit, comprenez l’Etat qui donne le cadre d’une législation contraignante dans lequel ont été intégrées les lois sécuritaires. C’est pourtant un socle de valeurs et d’idées communes et universelles qui pourrait permettre à la France de reprendre pied. Il est temps de réaffirmer notre triptyque républicain non pas en chantant La Marseillaise guerrière mais en appliquant la pacifique liberté républicaine

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20 novembre 2014 4 20 /11 /novembre /2014 17:18

Un complexe mégalithique daté de 10000 à 9000 avant J.-C. (Age de pierre), qui aurait servi de lieu de regroupement pour des cérémonies rituelles et de lieu d’échanges à des populations dispersées de chasseurs-cueilleurs, a été mis à découvert sur la colline de Gobekli Tepe en Turquie. On y découvre un complexe de trois zones circulaires, un système graphique, des figures de déités anthropomorphiques et des monolithiques de plus de 5 mètres.

Plusieurs questions se posent :

Ces symboles ont été retrouvés sur des tablettes de pierre et sur des redresseurs de hampes de flèches provenant de sites contemporains du nord de la Mésopotamie. Il reste à la recherche archéologique à vérifier si la « communauté de culte » préagricole de Göbekli Tepe, capable de diffuser très rapidement des innovations, a également servi de moteur à l’émergence de l’agriculture nourricière.

-Est-ce l'agriculture ou le culte religieux qui a sédentarisé les hommes ?

-Faut-il voir dans la dominance de ces déités anthropomorphiques la domination de l'homme sur la nature ?

-Pourquoi le site a-t-il été recouvert artificiellement ?

Göbekli Tepe, le plus ancien templeGöbekli Tepe, le plus ancien templeGöbekli Tepe, le plus ancien temple
Göbekli Tepe, le plus ancien templeGöbekli Tepe, le plus ancien templeGöbekli Tepe, le plus ancien temple
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25 octobre 2014 6 25 /10 /octobre /2014 09:03
Jennifer Lopez en niqab

Quel rapport, me direz-vous, entre la bomba latina et le niqab* ? Si l’on s’en tient au premier degré de lecture d’une vidéo de J. Lopez et d’une photographie d’une femme en niqab, on ne peut que constater une opposition : l’une se découvre quand l’autre se couvre. Mais l’opposition n’est qu’apparente. D’une part leurs revendications, - à tout le moins le premier niveau de leurs revendications - sont similaires puisqu’elles revendiquent toutes deux une libertée assumée. Elles-mêmes ont appris à qualifier leur revendication : « Je suis libre de m’exprimer » ; ce qui revient à quelque argument du type : « Je m’exprime, donc je suis libre ». Ne nous leurrons pas, cette liberté d’expression se donne par maquignonnage, en déguisant l’intention au profit d’une image normée et iconographique.

L’iconographie populaire, celle que Roland Barthes à disséquer au travers des figures de l’abbé Pierre ou de la strip-teaseuse par exemple, cette iconographie-là trompe en façonnant une figure codifiée : celle de la femme pieuse ou celle du sex-appeal. Comme le rituel et les accessoires qui caractérisent la strip-teaseuse, le string sur la peau huilée ou le niqab noir ont fini par imposer et normaliser une image, et à sublimer un signifié. Ce qui reste, c’est une figure, ici, une silhouette ou nue ou noire, et qu’importe le message initial. Pour Barthes, nous sommes les artisans de l’iconographie populaire, de sorte que nous assumons sa duplicité tout en sachant que l’image est falsifiée. Nous savons que nous sommes témoins d’un ersatz de foi ou de sensualité, pourtant nous lui donnons une forme de légitimité due à la création iconographique. Car, il faut en convenir, ce n’est pas la revendication de ces femmes qui nous intéresse, mais une norme accessible qui permet aux émotions et aux jugements de s’ordonner sans dommage. Dans un cercle médiatique d’expression-interprétation, lequel est débarrassé de réflexion, on peut dire que les uns normalisent ce que les autres expriment. La figure incarnante finit par symboliser la sexualité pour l’une, l’Islam pour l’autre. Dans la mesure où la figure est réduite à un symbole, nous en venons à regarder ces icones modernes d’un œil distant et distrait « du sein de notre liberté » (Barthes).

Au-delà de l’iconographie, c’est le message induit (caché lui aussi) de ces deux figures qui interpelle. Une bombe sexuelle et une femme en niqab n’ont pas la même manière d’exprimer leur liberté individuelle ; en revanche, elles ont en partage la même image de la femme réduite à un objet de tentation. Aux extrêmes : le même message crypté. Pour l’une, descendante d’une Eve fautive, il faut affecter l’humilité face à la force virile, et cacher aux hommes ce qui pourrait lui rappeler les attraits de la féminité, forcement nuisibles. Pour l’autre, héritière de toutes les femmes assujetties, il faut provoquer la sexualité. Ainsi toutes deux pensent ou laissent entendre que la femme est un objet sexuel bridé ou débridé. Par là, elles se cantonnent elles-mêmes dans un rôle subalterne religieux ou sexuel, et se dénuent de toute faculté pensante.

Faut-il, comme Barthes, voir en ces figures un substitut, voire un « alibi » pour ne plus penser à leurs conséquences ?    

 

*Le port de la burqa ou du niqab dans les lieux publics est interdit par la loi du 11 octobre 2010.

ttp://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Les-differents-types-de-voile-islamique-_NG_-2010-09-13-551046

Jennifer Lopez en niqab
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3 août 2014 7 03 /08 /août /2014 17:30

L’idée d’Europe s’est construite sur la construction inaboutie de l’Europe. L’idée d’Europe est par conséquent plurielle ; elle ne reprend aucun idéal précis, ne répond à aucune finalité claire, mais en tant que réceptacle de valeurs, d’aspirations, voire de crispations, elle conduit à un ensemble de propositions.

Proposition d'Europe

Depuis l’Europe chrétienne de Constantin, qui préfigure la République des lettres, à l’Europe post-coloniale, qui valorisera au milieu du 20e siècle le marché économique puis la paix commune - en s’attaquant, en dernières instances, au communisme, au totalitarisme et, aujourd’hui, au terrorisme -, l’Europe apparaît telle une configuration aux multiples extensions. Associée à un contexte, chaque extension est la forme adoptée par une époque, ainsi en fut-il de l’Europe des cultures, de la zone du libre-échange, du grand Village commun. Quelle est la proposition qui prévaut aujourd’hui ? Doit-on croire en « l’Europe allemande » pour qualifier le dynamisme d’une nation en temps de crise, ou bien pour regretter la perte de la souveraineté française, ceci au risque de générer des antagonismes, des erreurs de jugement, des haines primaires comme on a pu le constater au cours de la coupe mondiale de football ? Que perdrait la France en suivant son allié allemand ? L’heure est-elle encore à tenter de sauvegarder une souveraineté quand la réalité sculpte une Europe polymorphe, duale, voire quadripolaire (pays nordiques, Europe centrale, pays latins, Grande-Bretagne) ?

Le saint-Empire germanique

L’« Europe allemande », qu’elle fasse allusion à une situation économique ou à l’histoire, n’est pas une simple expression de circonstance, pas même quand elle fait allusion, de manière minimaliste, à l’Europe de Schroeder, puis de Merkel. Cette « Europe allemande » prend racine au VIIIe siècle, quand Charlemagne délimite les territoires ; puis elle se développera jusqu’au XIXe siècle.

En 843, le partage de l’empire entre les trois fils de Charlemagne préfigure un triumvirat politique avec la délimitation de la France, de la Lombardie (Italie) et de la Germanie : noyau du futur saint-Empire germanique. « Ce traité de hasard (traité de Verdun, en 843), écrit l’historien René Grousset, a déterminé tout le destin de l'Europe », et a donné forme à l’Europe chrétienne. En fait de religion, cette Europe est surtout celle de l’annexion des provinces et le lieu de la future guerre hégémonique que vont se livrer les empires, depuis Otton 1er (962) à François II (1806). Sans doute, le couronnement de Napoléon en 1804 (sur les pas de Charlemagne) met fin à la dominance de l’empire germanique, mais provisoirement. Et elle ne met nullement fin aux prétentions de souveraineté des uns et des autres. De vexations en victoires, la Prusse prendra sa revanche sur la France en 1870. Le Reich est né !

L’enjeu France / Allemagne

L’Europe germanique renaît de ses cendres avec le traité de Moscou en 1990 conduisant à la réunification de l’Allemagne. Clairement, le traité de Moscou met l’ancien empire sur les rails d’un nouvel ordre mondial. L’Allemagne réaffirme bien vite sa puissance économique au sein de l’Europe centrale et orientale, ainsi que sa voix politique dans la construction européenne. Ainsi, dans la mesure où la suprématie de l’Allemagne, aujourd’hui 4ème puissance économique mondiale, date de plus de 1 000 ans, s’agit-il de s’en offusquer ? En se référant en permanence à la guerre des souverainetés, y compris dans un simulacre sportif qui éveille l’enthousiasme fanatique et idolâtre, les Etats-nations ne parviennent pas à sortir d’un clivage social, ni d’une guerre des politiques. Ainsi la construction européenne reste-elle en suspens entre résurgences xénophobes et rêves de souveraineté ; et la France risque de manquer des enjeux économiques et culturels que seules la fraternité, l’alliance et la coopération lui permettraient de bénéficier.

Copyright illustrations : Wikipedia

L’Europe allemande : un atout françaisL’Europe allemande : un atout français
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25 juillet 2014 5 25 /07 /juillet /2014 19:39

Paris Match avait peut-être juré de battre à plate couture Closer en matière de photos sur l’intimité de nos présidents. Voilà qui est fait. En vérité, pas de révélation au parfum de scandale, ni non plus d’information. Juste une photo décalée, loin de l’ambiance de sinistrose de la France.

D’un côté, un président casqué, conduit par un chauffeur officiel, se rendant chez sa maîtresse. De l’autre, une photo de la dolce vita. La première est archaïque en montrant un amant que l’on imagine fébrile, cachottier auprès de « l’officielle », fleuretant plus avec le temps incompressible qu’avec le corps de sa maîtresse lequel, sitôt touché, doit être abandonné, certes, dans un appartement apprêté.

Face à cette image archaïsante de l’amour empêché, des sens et des sentiments mis en berne, on contemple l’image du « couple d’amoureux » libre, mais aussi celle d’un président libéré des contingences politiques et maritales. Face au président-pleutre, Sarkozy offre - sans le savoir quand il est flashé -, une superbe revanche politique d’ego et de virilités mises à découvert. Et c’est bien cela le plus stimulant à analyser. Tandis que l’ex-amant-président est lâché par ses belles, l’autre-président-libéré est enlacé par les jambes superbes de Carla, amoureusement penchée sur son épaule. Là, la fermeture, le passéisme, la dépression ; ici un copieux cocktail de liberté, de complicité, de beauté charnelle et esthétique.

Et, du fait de l’identité des protagonistes, ces photos juxtaposées présentent de surcroît une image duale de la France : hivernale, tournée vers sa culture passéiste  ou bien estivale, dynamique, sensuelle et libre.

Je ne sais combien de points dans les prochains sondages de popularité vont valoir les jambes de Carla, en tout cas, elles valent d’être admirées.

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5 juillet 2014 6 05 /07 /juillet /2014 14:09
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13 octobre 2012 6 13 /10 /octobre /2012 12:30
 
Une récompense pour 50 ans de ré-conciliation et de démocratie
et un engagement politique en faveur de la poursuite du projet européen.
 
The Nobel Peace Prize 2012 was awarded to European Union (EU) "for over six decades contributed to the advancement of peace and reconciliation, democracy and human rights in Europe".
 
http://www.nobelprize.org/nobel_prizes/peace/laureates/2012/eu.html

 

 
 

 

 

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11 septembre 2012 2 11 /09 /septembre /2012 13:54

Voici la 2ème partie de l'article publié dans le Monde du 11/09/2012 par Michel WIEVORKA (EHESS)*.  Il prône un "ancrage" des sciences sociales dans le tissu universitaire, une meilleure attractivité,  alors que les SHS ont un besoin urgent de décloisonnement à la fois institutionnel et disciplinaire. Afin que les chercheurs en SHS ne se voient plus cloués au pinacle des intellectuels inopérants, c'est à la promotion auprès du grand public et des médias, ainsi qu'au transfert des SHS dans le monde économique, via le transfert des savoirs et des compétences, qu'il faut oeuvrer.

 

"La France, qui a été un grand pays en matière de SHS jusque dans les années 1980, n'a-t-elle pour se relancer d'autre solution que de suivre le "modèle britannique" ? Doit-elle renoncer au projet d'un modèle universitaire démocratique et ouvert à des démarches scientifiques et intellectuelles qui ne seraient pas toutes surdéterminées par la compétition mondiale et le marché ? Le système actuel ne favorise pas suffisamment l'internationalisation des SHS, et de profondes réformes sont nécessaires si l'on souhaite le retour incontestable de la France au premier plan dans ces disciplines.

Les réflexions que je mène depuis plusieurs années au sein de la Fondation Maison des sciences de l'homme avec mon collègue Olivier Bouin, économiste et administrateur de recherche, conduisent à envisager trois pistes principales.

-La première consiste à redresser l'attractivité des sciences humaines et sociales françaises et des institutions qui les font vivie. Cela passe par le soutien à des initiatives scientifiques, méthodologiques et intellectuelles innovantes, propres à renouveler les termes du débat en France, à l'ouvrir grand aux questionnements et approches qui se sont développés depuis le tournant de la globalisation des trente dernières années, et à ancrer ce renouvellement dans le tissu universitaire, en profondeur, et largement. Les instituts d'études avancées créés en France depuis 2007 ou le Collège d'études mondiales lancé en 2011 par la Fondation Maison des sciences de l'homme font partie des innovations qui ouvrent cette voie.

-Deuxième piste : le soutien à l'ouverture internationale de la recherche française. La formation linguistique, l'attention accordée aux approches comparatistes et aux efforts pour "penser global", la mobilité internationale dès le début des parcours de recherche pour s'informer des grandes évolutions des courants de pensée et entrer dans des réseaux internationaux, le soutien à la préparation des projets européens et internationaux, la valorisation des expériences internationales dans les recrutements des chercheurs et des enseignants-chercheurs, le soutien à la création de revues en langue étrangère constituent des facteurs à prendre en considération.

-Enfin, la réactivité et la souplesse des institutions d'accueil non seulement sur le plan scientifique mais également sur les plans administratif et organisationnel doivent être renforcées. Le succès récent de la Fondation J-J-Laffont à Toulouse tient à sa force d'attraction scientifique, à l'échelle européenne, mais aussi à la qualité de l'accueil et à la flexibilité des conditions que son statut de fondation lui permet d'offrir - ce qui la rapproche du modèle britannique et lui est parfois reproché. Toujours est-il que l'adossement croissant d'institutions scientifiques réputées à de telles structures est une des clés du renforcement de l'attractivité des SHS françaises dans les dix années à venir.

Un bilan lucide et sans concession de la recherche française et de ses conditions d'exercice reste à faire, au-delà de ces premières remarques. A partir de là, il devrait être possible d'engager sur une base solide une politique  universitaire et de recherche conjuguant l'exigence démocratique et l'ouverture internationale. Notre pays pourra alors retrouver son rayonnement intellectuel et scientifique sans contradiction ni renoncement. Et concurrrencer le modèle britannique sans verser dans ses travers."

 

http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/09/10/sciences-sociales-le-declin-francais_1758009_3232.html?xtmc=sciences_sociales&xtcr=3


Michel Wievorka est administrateur de la Fondation Maison des sciences de l'homme et directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales. Successeur d'Alain Touraine à la tête du Cadis de 1993 à 2009, il dirige le Collège d'études mondiales avec Olivier Bouin.

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10 septembre 2012 1 10 /09 /septembre /2012 10:27
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27 décembre 2009 7 27 /12 /décembre /2009 21:12
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  • Débat

Face à l’impossible fédération des SHS dès lors que le système universitaire classe les recherches en fonction de leur sujet et non en fonction de leur approche, face à la difficile fédération des laboratoires et des centres de recherche, ainsi que celle des universités, ceci malgré l’interdépendance des sciences, des savoirs et des cultures, ne devrait-on pas commencer par examiner la scission de fait (et probablement aussi logique sur le plan intellectuel que fonctionnelle sur le plan structurel) entre les arts libéraux, d’un côté le trivium : ethnologie, anthropologie, sociologie, de l’autre le quadrivium : lettres, histoire, philosophie, psychologie, en d'autres termes l’enquête de terrain et l’élaboration de théories ?

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